Plus que les prétentions esthétiques, ces cartes postales témoignent de la volonté des roquais de l’époque d’immortaliser un instant, qu’il s’agisse d’une fête ou d’une famille sur le pas de sa porte comme pour cette magnifique photo de l’inauguration de l’hôtel de la famille Chevalier. Prises le plus souvent par des photographes ambulants ces cartes restituent également les économies du village. En 1911**, Laroquebrou s’appuie essentiellement sur les métiers de la cordonnerie et de l’agriculture. L’industrie de la cordonnerie constitue la 1ère ressource économique du village où 35 patrons emploient 135 personnes, soit 30% des actifs déclarés. En moyenne chaque structure s’appuie sur 3,5 employés pour en compter au maximum 24 au sein de la plus grosse maison, à savoir celle de Jean Mousset.
L’activité agricole emploie une centaine de personnes : 56 sont dits “cultivateurs” et 33 “journaliers”. Les 12 “fermiers” dénombrés à Laroquebrou emploient à la fois des ouvriers ainsi que des domestiques. Les plus grosses exploitations tenues par les familles “Rieu” et “Salavert” sont dans les environs de Laroquebrou tandis que les parcelles se situant sur les versants du village sont le plus souvent inférieures à l’are. L’élevage bovin et la culture céréalière occupent essentiellement la main d’oeuvre agricole du village.
**Source : Archives départementale du Cantal, 1891-1936 (3 NUM 95), “Listes nominatives de recensement : 1911″.